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Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/207

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d’être ainsi comme dans un terme. Il est d’autres actes dont la durée ne consiste pas à prendre successivement une partie après l’autre, mais en ce que le même indivisible reste permanent, et cet acte est double En effet, il y a certains actes indivisibles dans lesquels il ne se trouve aucune succession, il y a néanmoins d’autres actes destinés à leur succéder, et ces actes eux-mêmes sont destiné à succéder à d’autres, comme les formes substantielles corruptibles, les pensées et les volitions successives des anges. Chacun de ces actes est indivisible, et l’un succède à l’autre. Car une forme succède à l’autre dans la matière première, et néanmoins l’être de cette forme est dans l’in- divisible, et il en est ainsi des pensées et des volitions des anges dont nous venons de parler. D’où il résulte que ces actes sont mesurés par le temps discret. Car chacun de ces actes est mesuré par le moment présent du temps discret, et la succession qui existe entre ces actes est mesurée par le temps discret; or le temps discret se trouve dans le genre de la quantité discrète où l’on place le discours. Car le dis cours n’est pas pris ici pour le son, puisque le son est une qualité, ni pour le nombre des syllabes, parce qu’ainsi il ne serait pas une espèce différente du nombre, ni pour plusieurs temps continus de syllabes, parce que, de cette manière, il ne serait pas une espèce différente du temps continu. En effet, plusieurs parties de temps ne font pas une espèce différente du temps, comme il a été dit; mais il se prend pour la mesure de la prolation de ce son. Car ici il ne s’agit pas seulement de donner plusieurs choses, mais de produire une plus longue durée, suivant que plusieurs choses indivisibles durent plus qu’une seule; c’est pourquoi il faut établir si un nombre appartenant à la mesure de durée quelconque; or, c’est une chose discrète dans ce qui commence d’être ainsi. Et ce qui a ainsi l’être, ce n’est