Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/224

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reçoivent le plus et le moins, il en est par conséquent de même de l’habitus. Il ne reçoit pas néanmoins la contrariété. En effet, c’est par la réception du plus et du moins que s’effectue la contrariété quand Je plus et le moins se trouve suivant un certain degré d’intension et de rémission dans les espèces d’un genre, comme on le voit pour le blanc et le noir, or cette intension ne se trouve pas dans l’habitus, comme nous l’avons dit. Donc il n’y a pas de contrariété dans l’habitus.

Chapitre IV : Le propre de l’habitus est d’exister tant dans le corps que dans ce qui en développe le corps suivant la division des parties.

Il faut savoir que le propre de l’habitus est d’exister tant dans le corps que dans les choses qui enveloppent le corps en plusieurs suivant la division des parties. Nous avons dit de quelle manière il faut l’entendre. Une chose est dénommée par l’habitus par cela que l’habitus est adjacent à quelque partie intégrale déterminée, comme l’homme est dit chaussé par les pieds, coiffé par la tête et ainsi de suite; or cela ne convient à aucun autre des prédicaments. En effet, quoique dans le prédicament de situs la dénomination du tout se fasse à raison des parties auxquelles sont adjacentes les parties du lieu, non pas néanmoins à raison de quelque partie déterminée, mais bien à raison de toutes auxquelles sont adjacentes les parties du lieu, tantôt d’une manière, tantôt d’une autre. Mais dans le prédicament habitus la dénomination du tout se fait par une partie déterminée à laquelle est adja cent un habitus particulier. Et parce que, comme l’on considère dans ce prédicament le corps ayant un habitus relativement à ses parties organiques déterminées, de même les habitus des parties déterminées sont différents et séparés, car dans l’habitus d’un homme la partie du