Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/244

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

une chose est énoncée de l’universel, suivant qu’il se trouve dans les singuliers, et cela de deux façons; la première, quand on lui attribue quelque chose à raison de l’universel lui-même, laquelle chose appartient à son essence, ou suit ses principes essentiels, comme lorsqu’on dit, l’homme est un animal, ou l’homme est risible; la seconde manière, c’est quand on lui attribue quelque chose à raison du singulier où il se trouve, c’est-à-dire quand on lui attribue quelque accident individuel, comme lorsqu’on dit, il ne se promène pas. Et comme cette manière d’énoncer quelque chose de l’universel est à la portée de l’intelligence de tous les hommes, on a imaginé certains ternies pour désigner la manière d’attribuer quelque chose à l’universel ainsi pris. C’est pourquoi si on lui attribue quelque chose de la première manière, c’est-à-dire à raison de lui-même en tant qu’universel, parce que c’est lui attribuer quelque chose universellement, on a trouvé ce signe tout, qui exprime que le prédicat est attribué universellement au sujet, suivant tout ce qui est contenu dans le sujet. Dans les prédications négatives, on a inventé pour la même fin ce terme nul, qui signifie que le prédicat est exclu du sujet universellement, suivant tout ce qui est contenu en lui. Si, au contraire, on lui attribue quelque chose de la seconde manière, c’est-à-dire à raison du singulier, pour le désigner dans les affirmatives, on a trouvé un signe particulier, à savoir, quelque, qui désigne que le prédicat est attribué universellement au sujet, à raison du particulier. Mais comme il désigne d’une manière indéterminée la forme d’un singulier il désigne de même l’universel avec un sorte d’indétermination. Aussi s’appelle-t-il un individu vague. Pour les négations, on n’a pas trouvé d’autre terme ou d’autre signe, mais nous disons,