Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/256

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car lorsqu’on dit Sortem currere est possibile, le sens est que cette diction Sortem currere est possible; mais lorsqu’on dit Sortem possibile est currere, le sens est qu’il y a dans Socrate la possibilité de courir. Il y a encore d’autres énonciations qui paraissent modales et qui ne le sont pas, quand le mode est sous-ajouté et la diction énoncée, comme possibile est Sortem currere. La raison en est que la dénomination doit se tirer de la forme; or dans l’énonciation le formel est le prédicat et doit par conséquent être dénommé par le prédicat: donc, quand dans l’énonciation la prédication tombe sur le mode, elle est modale, quand c’est sur la diction, elle ne l’est pas. Il faut savoir que toutes les énonciations modales de dicto sont singulières, quel que soit en elles le signe universel. C’est pour celle-ci, omnem hominem currere, est singulière, et ainsi de toutes les autres. La raison, c’est que, comme il a été dit, l’énonciation est appelée singulière, parce qu’il y a en elle un singulier, ou un terme singulier comme Socrate court. Mais dans ces énonciations ou insère cette diction déterminée, omnem hominem currere, qui est prise tout entière pour un terme dé terminé. Donc touts ces énonciations sont singulières. Mais dans les modales de re et dans celles qui paroissent modales sans l’être, la quantité est prise suivant qu’il y a dans la diction des termes et des signes. C’est pourquoi celle-ci, possibile est omnem hominem currere, est universelle; et celle-ci, possibile est aliquem hominem currere, est particulière; ainsi en est-il des modales de re. Telle est leur quantité.