Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/265

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comme ici, l’animal ou est sain, ou il est malade. La vérité de cette énonciation consiste en ce que si on met une chose, il faut exclure l’autre, et que si l’on exclut une chose on prenne l’autre. D’où l’on voit que cette proposition, ou il est malade, a la même valeur que cette conditionnelle, s’il n’est pas sain il est malade. Et quoique ce soit vrai dans la matière précédente, -ces deux propositions ne sont pas également vraies dans toute matière, car la conditionnelle niée d’une part et affirmée de l’autre se trouve sauve dans les contradictoires, les contraires et les disparates, et elle sera toujours vraie. En effet, celle-ci est vraie, s’il est blanc, il n’est pas noir, néanmoins celle-ci est fausse, ou il est blanc ou il est noir, car il pourrait y avoir quel que chose qui ne serait ni blanc ni noir. Il en est de même des propositions disparates. En effet la disjonctive diffère de telle conditionnelle; c’est pourquoi afin que la disjonctive soit vraie, il faut qu’elle soit de telle matière dans laquelle une chose est posée d’une manière absolue et une autre exclue de la même manière, ou vice ver c’est pour cela qu’il est nécessaire pour qu’elle soit vraie que son autre partie soit vraie. Et si l’une et l’autre de ces deux parties était vraie, ou fausse, l’énonciation disjonctive serait fausse. L’énonciation copulative est celle dans laquelle deux énonciations catégoriques sont unies par la conjonction copulative, comme Socrate court et se meut; dans cette énonciation il n’est mis aucune condition, mais seulement une conjonction de l’énonciation; et comme une conjonction copulative doit toujours unir des choses semblables, si l’antécédent est vrai, il faut nécessairement que le conséquent le soit, et réciproquement. On voit ainsi quels sont les rapports des énonciations hypothétiques à la vérité. Car la conditionnelle peut être vraie quoique ses deux parties soient fausses. La disjonctive est vraie quoique une de ses parties soit