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Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/270

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nous nous occuperons d’abord des propositions de inesse, et ensuite des propositions modales.

Chapitre II : De la conversion des propositions de inesse, et de ses espèces.

La conversion des propositions, comme on l’entend ici, consiste à faire du sujet le prédicat, et du prédicat le sujet, de telle sorte que la proposition convertie étant vraie, celle en laquelle elle a été convertie se trouve également vraie. Par exemple, cette proposition, tout homme est animal, si on la convertit en cette autre, tout animal est homme, on fait bien du prédicat le sujet, et du sujet le prédicat, néanmoins la première proposition est vraie et la seconde fausse, par conséquent cette conversion n’est pas bonne. Or il y a dans les propositions des termes finis dont nous nous occupons ici une double con version, à savoir, une conversion simple et une conversion per accidens. On appelle conversion simple celle dans laquelle on fait du prédicat le sujet, et du sujet le prédicat, la seconde proposition restant dans la même qualité et quantité que la première. Il y a conversion par accident quand du sujet on fait le prédicat et réciproquement, la qualité de la proposition restant la même, tandis que la quantité est changée. C’est de la première manière que se convertissent les propositions universelle négative et particulière affirmative. L’universelle affirmative et, suivant quelques philosophes, l’universelle négative se convertissent de la seconde manière, il n’ pas néanmoins nécessaire de l’établir. Si en effet de cette proposition, nul homme n’est pierre, découle cette autre, nulle pierre n’est homme, et qu’elle soit vraie, il s’ensuit nécessairement que celle-ci, quelque pierre n’est