Page:Opuscules de Saint Thomas d’Aquin, tome 5, 1858.djvu/364

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sciences démonstratives. En effet, quoique les substances séparées soient par elles-mêmes accessibles à l’intellect proportionné à cet acte, néanmoins on ne peut pas recueillir par quelque chose d’antérieur les notions qui font connaître leur quiddité, mais on peut bien, par le moyen des sciences spéculatives, à savoir si elles existent et ce qu’elles ne sont pas suivant la similitude trouvée dans les choses inférieures, et alors nous nous servons pour arriver à leur connaissance des choses postérieures et antérieures, lesquelles, quoique postérieures par rapport à la nature, sont néanmoins antérieures par rapport à nous. Donc le sujet de la science, dans le sens où elle est prise ici, doit avoir des parties antérieures d’où l’on procède pour le connaître et ceci doit se comprendre des parties intégrales du sujet, comme les lettres et les syllabes sont les parties du discours, qui est le sujet de la grammaire. Il faut savoir que, quoiqu’il ait été dit que le terme qui limite le procédé de la science est sujet, il ne faut pas néanmoins entendre que ce soit le dernier terme, mais le dernier terme où s’arrête l’examen de la science, pour manifester la passion du sujet. Ces considérations faites, il faut savoir que cette science est une qui est du même genre du sujet formellement pris auquel appartiennent les parties et les passions, et qui a les mêmes premiers principes, non pas simplement, mais dans la science car les choses qui ont des principes divers sont elles-mêmes diverses. On peut déduire de ce que nous avons dit que l’unité de la science doit se tirer de l’unité du sujet: en effet, l’unité du mouvement se tire du terme; or le sujet est le terme du mouvement de la raison dans le procédé de la science, comme on l’a déjà dit; le sujet doit être un formellement en tant que tel. Remarquez que quant à cela, le sujet est par rapport à la science comme l’objet à la puissance; or ce