Page:Opuscules philosophiques et littéraires. La plupart posthumes ou inédites.djvu/39

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que l’ambition desire toujours, car c’est assurément un grand bien ; mais c’est parce que de toutes les passions c’est celle qui met le plus notre bonheur dans la dépendance des autres : or, moins notre bonheur est dans la dépendance des autres, et plus il nous est aisé d’être heureux. Ne craignons pas de faire trop de retranchemens sur cela ; il en dépendra toujours assez. Par cette raison d’indépendance, l’amour de l’étude est de toutes les passions celle qui contribue le plus à notre bonheur. Dans l’amour de l’étude se trouve enfermée une passion dont une ame élevée n’est jamais entièrement exempte, celle de la gloire. Il n’y a même que cette manière d’en acquérir pour la moitié du monde, et c’est cette moitié justement à qui l’éducation en ôte les moyens, et en rend le goût impossible. Il est certain que l’amour de l’étude est bien moins nécessaire au bonheur des hommes qu’à celui des femmes. Les hommes ont une infinité de ressources qui manquent entièrement aux femmes. Ils ont bien d’autres moyens d’arriver à la