Page:Orain, Adolphe - Chansons de la Haute Bretagne.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
3
INTRODUCTION

La plus grande dificulté consiste à noter les airs. Il faut être musicien, et emporter un instrument avec soi dans les campagnes car ce n’est que la qu’existe la vraie chanson populaire.

Il y a trente ans environ, lorsque je commençai a chercher des chansons, j ’avais pour ami le commandant Le Grand, de Rennes, un excellent musicien auquel je fis partager ma passion pour les mélodies bretonnes, et qui m’accompagna dans mes pérégrinations. Il me nota près de deux cents chansons, et entre autres celle des Sabots d’Anne de Bretagne, qui fut publiée, paroles et musique, dans un petit journal illustré de Paris, et que depuis l’on chante dans toutes les réunions de Bretons. M. Bourgault-Ducoudray, professeur au conservatoire national de musique, de passage à Rennes, ayant appris que je possédais des chansons bretonnes, vint un soir che ; moi, et y resta jusqu`à minuit à copier des mélodies qu’il trouva charmantes et pleines de sentiment.

Peu de temps après il m’écrivait de Paris : « Vos Sabots d’Anne de Bretagne, ont ici, un véritable succès. »

Quelques personnes animées, elles aussi, du culte du souvenir, ont bien voulu nous aider dans nos recherches. Nous les remercions et nous les prions de continuer à écouter les fillettes dansant des rondes sur la place du village, la vieille jilant sa quenouille, le patre rentrant, le soir, son troupeau a l’étable, le meunier dans son