Page:Orain - Au pays de Rennes.djvu/105

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de s’emparer de Poulain de Beauregard, dans le cas où il reviendrait. Ils s’installèrent dans la cuisine, et tout en fumant leurs pipes autour du foyer, ils crurent sentir une odeur nauséabonde venant du parquet. L’un d’eux, avec son sabre, souleva une brique du fond de l’âtre, et alors apparurent des débris de chair humaine. C’était le cadavre de Turmel, coupé par morceaux et salé comme du lard dans un charnier.

L’émotion fut vive dans notre ville.

On chercha vainement les restes des autres victimes du misérable, et ce ne fut que 28 ans plus tard, lorsque des travaux remuèrent toutes les terres du quartier, qu’on les découvrit.

Poulain de Beauregard s’était dirigé sur la Normandie, où il fut arrêté à Saint-Lô, le 14 septembre 1824, au moment où il se disposait à joindre le crime de bigamie à ceux qui pesaient déjà sur sa tête.

Traduit devant la Cour d’assises du Calvados, il fut condamné à la peine de mort. Son exécution eut lieu sur la place de Caen, le lundi 2 mai 1825.

Voici son histoire telle qu’elle est révélée par les pièces du jugement de la condamnation :

Lemaire de Clermont, fils d’honnêtes cultivateurs, était né au Manoir (Calvados), le 26 décembre 1781. Après avoir été quelque temps clerc d’huissier, il s’enrôla dans la 17e compagnie des canonniers gardes-côtes de la direction de Cherbourg. Arrêté pour faux,