Page:Orain - Au pays de Rennes.djvu/211

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
175
CANTON SUD-OUEST DE RENNES

Noyers. Cette ferme située dans le fond d’une vallée, est à deux cents mètres au plus des rochers, objet de ma visite.

Il est difficile de rencontrer un plus beau site que celui que la nature nous offre en cet endroit. Deux coteaux abrupts, couronnés d’énormes rochers qui semblent vouloir se détacher du sol, enserrent une gorge dans laquelle coule un ruisseau.

De nombreux blocs de pierre, épars çà et là au pied des coteaux, ressemblent à des dolmens détruits et à des menhirs renversés. L’une de ces pierres, la plus curieuse, appelée la pierre du diable, a 2 m. 50 de longueur sur un mètre de largeur. Elle est appuyée à l’une de ses extrémités sur deux autres gros cailloux. Enfin, sur le dessus est une empreinte ressemblant assez à une main ouverte.

Il existe dans un petit ouvrage intitulé : « Fleurs des landes, ou origine chrétienne d’Orgères », par Jules Louail, une légende sur la pierre du diable. M. Louail est né à la ferme du Tertre qui se trouve au versant de l’un des coteaux que je viens de décrire.

Cette pierre, dit-il, fut lancée du haut de la colline par la druidesse Irmanda, contre Saint-Martin évangélisant le pays, et les creux observés sur la pierre ne sont autre chose que l’empreinte de la main de la druidesse.

Le soleil, à l’horizon, m’a prévenu, hélas ! qu’il était temps de partir. Ma boîte à herboriser sur le dos, je suis revenu à Orgères où