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AU PAYS DE RENNES

et autres qui arrivèrent dans la capitale trois jours après le 9 thermidor, c’est-à-dire après la mort de Robespierre.

Les prisonniers apprirent en sortant de Vire la chûte de Robespierre. Cette nouvelle leur fut annoncée par le célèbre jurisconsulte Toullier atteint par la loi des otages, spéciale à la Bretagne et qu’il venait de quitter.

Cette loi des otages, oubliée aujourd’hui, avait pour but de faire arrêter les citoyens soupçonnés de relations avec les ennemis de la République.

Le petit-fils de M. de la Morvonnais, qui habite Rennes, et de qui nous tenons les détails qui précèdent, nous a dit bien souvent : « Leperdit a sauvé la vie de mon grand-père. »

Le 8 septembre 1793, Carrier arrivé à Rennes depuis quelques jours, se rendit entre une double haie de citoyennes et de membres de la Société populaire, suivi de toute la force armée, et au son du tambour et de la musique, sur la place de l’Égalité (place du Palais) planter un arbre de la liberté.

On livra aux flammes le portrait de Louis XVI.

Des salves d’artillerie retentirent, et les danses, auxquelles les suspects eux-mêmes vinrent se mêler, eurent lieu autour de l’arbre symbolique et durèrent jusqu’à l’aurore.

Le 3 février 1794, Thomas Remacly, originaire de Liège,