Page:Orain - Au pays de Rennes.djvu/71

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
51
SAINT-GEORGES

du Nord, trois corps de logis parallèles, séparés les uns des autres par des préaux ; celui du milieu était le jardin de l’abbesse qu’entourait le cloître, rebâti au commencement du XVIIIe siècle par les abbesses Marguerite du Halgouët et Élisabeth d’Alégre.

Dans ces spacieux bâtiments étaient répartis, outre les cellules de l’abbesse et des dames de chœur, les dortoirs, le réfectoire, la bibliothèque, l’infirmerie, la salle du chapitre, la sacristie, et toutes les dépendances de la communauté.

La vieille tour du clocher de l’église abbatiale existait encore au commencement du XIXe siècle ; elle disparut lorsqu’on ouvrit la rue Louis-Philippe, anciennement Charles X et aujourd’hui Victor Hugo.

La cour, plantée d’arbres bordant la rue de Belair qui sert aux évolutions des soldats, occupe la place de l’ancienne basilique de St-Georges.

À la fin du XVIIe siècle et au commencement du XVIIIe, les habitants payaient à l’abbaye, un droit féodal appelé droit de chevauchée. Voici en quoi il consistait :

Tous les mariés de l’année, dépendant de l’abbaye, étaient tenus, le jour de la Mi-Carême, de parcourir à cheval le champ de foire, en criant : « Gare la chevauchée de Madame l’abbesse ! » et renversaient sur leur passage toutes les petites boutiques des marchands qui ne s’étaient pas retirés assez promptement. Les nouvelles mariées, à leur tour, chaque premier dimanche de Carême, se rendaient