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HENRI CORNÉLIS AGRIPPA

que Votre Altesse souhaite avec tant d’audace. Pour moi, je veux non moins vivement réaliser votre désir, surtout contre de semblables ennemis. Je vous rends mille actions de grâces pour la charge que Votre Altesse m’a offerte quant à moi, maintenant, la paix est dans les camps, la guerre et ses désordres dans les livres. Je ne puis me rendre auprès de vous ; vous en apprendrez les raisons par ce courrier, mon parent[1], par lequel, avec l’explication demandée, je vous transmets mon avis. Que comptez-vous faire en dernier lieu ? Adieu.


XLV
Agrippa au connétable de Bourbon.

Lyon, mars 1527.

Très-illustre Prince, j’ai reçu votre messager avec vos lettres de créance. J’ai compris votre pensée ; je m’en suis réjoui et je vous en rends grâce. Laissez-moi vous louer de ce que vous avez su prévoir les mouvements de l’ennemi, et que, devançant leurs desseins, vous les avez prévenus. Mais rappelez-vous que, dans cette lutte, vous avez besoin non pas tant de troupes et d’armes contre les adversaires que de talent et d’habileté contre la fortune. À ce sujet, tout ce que je puis vous dire, le porteur de la présente vous l’indiquera, ainsi que beaucoup d’autres choses, pour lesquelles je vous prie d’avoir confiance entière en lui comme en moi-même, de même que vous m’avez dit de m’en remettre à lui pour les ordres de Votre Altesse.

La puissance des ennemis n’est nullement à redouter ; elle repose sur une union fragile d’étrangers, union qui se dissoudra d’elle-même. Les destins annoncent leur désastre et leur ruine prochaine. Ces murailles superbes, vous les verrez bientôt tomber après quelques jours de siége. Courage donc, vaillant Prince, général que les destins réservent pour une si grande victoire. Point de retard ; continuez rigoureusement ce que vous avez commencé avec succès ; avancez intrépidement, combattez bravement ayez au premier rang de l’armée l’élite des soldats. La faveur céleste est pour vous ; le Dieu vengeur vous protégera dans une guerre si juste ; ne craignez rien, puisque la gloire et le triomphe le plus éclatant vous sont réservés. Adieu.


XLVI
Agrippa à son ami Chapelain.

Lyon, 25 juillet 1528.

Salut, cher Chapelain, le Seigneur Dieu est plein de longanimité et de

  1. Un d’Illins.