Page:Osmont - Le Mouvements symboliste, 1917.djvu/136

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

^ ^ LE SYMBOLISME ^ ^

plus grande harmonie de cette œuvre, dont il verrait alors r ensemble dans un cerveau plus capace ».

Survivant d'une épopée verbale, ce poète singulier a du moins le courage de soutenir, par un labeur for- midable, une opinion, la plus combattue du monde et vaincue d'avance. Quand Don Quichotte s'est fait rompre les côtes à combattre les foulons et leurs mar- teaux, il dit, avec une dignité triste, à Sancho qui s'esclaffe, une fois le danger passé : (( Vous semble-t-il par hasard, monsieur le rieur, que si ces foulons eussent aussi bien caché une périlleuse aventure, je n avais pas fait paraître assez d'intrépidité pour la mener à bien ! Faites voir que ces marteaux se changent en six géants, et si je ne les mets pas, tous les six, les quatre fers en Vair, alors je vous permets de vous moquer de moi tout à votre aise. » C'est qu'en effet le courage ne se mesure pas à l'opportunité du but poursuivi, mais à la manière dont on le poursuit, aux sacrifices qu'il vous cause. H y a courage à soutenir le Symbolisme, quand on en est le seul tenant.

Pour bellement que soit défendue une erreur, elle ne devient pas une vérité, ni même une théorie vrai- semblable. La clarté demeure la qualité primordiale de la langue française, et tout ce qui s'en écarte est antipathique au génie de notre race. Ceux qui n'ont pas suivi Mallarmé dans la claustration du cabinet de travail comprennent, comme Arthur Rimbaud, au contact de la vie, que tous les sophismes, même

^-^Ni-gîJ I I 8 Ctg'ÎNi. —