Page:Osmont - Le Mouvements symboliste, 1917.djvu/165

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(l\Mn[)l()\er, ainsi (|iio le lail IV)ssu('l, les mots dans leur sens él\ niologique plulùt (jue dans le sens auquel un Ion»; usaijre les a déforniés.

M. Maunas donne de Moréas ce portrait, moins (( cruel ». mais certainement plus vrai (jU(î celui du Pe/ié Bail in ilcs Lettres et des Arts (jnil nous plaît d'(>m(Mlr(> : « 0// rencontre communément M.Moréas sur le ttoulevunt Saint-Mic/iel, Ihlver dans les cafés hospitaliers au retentissement des poètes, l'été sur la teri'usse, honnement exposé à la curiosité du passant. A queltpie heure du jour que vous l'abordiez, il travaille : je veux dire qu'il fait des vers ou qu'il en récite. D'une belle voix de gorye ou les muettes s'accentuent de sorte bizarre, il (upjrave les strophes de Ronsard et de La Fontaine, de Thibaut de Champagne et d Alfred de \igny, et au frémissement paisible de sa lèvre tout le monde comprend que M. Moréas est parfaitement heureux. Il a conquis le Souverain Bien. »

En fait, il Tallail deviner ces impressions; car, en dehors de ses vers, Jean Moréas se racontait peu. Nul, en ce temps de reportage, ne fut plus ennemi du (( potin », du « mot » plus ou moins barbelé. 11 aimait les lettres d'un amour exclusif et n'admettait que difRcilement toute autre préoccupation. Il por- tait en lui ses poèmes et c'était un enchantement de 1 entendre les dire, que ce fussent les Stances des dernières années ou les chansons klephtes de ses Can- tilènes. ces merveilles d'une grâce farouche et d'un

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