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■^ LE SYMBOLISME ^-

Gomme on est loin des révoltes romantiques et des grincements baudelairiens si bien imités de la vraie douleur de Baudelaire ! La tâche de tous les jours — la belle tâche élue — consolatrice de nos peines, c'est une philosophie à laquelle il ne manque que l'amoureuse douceur du catholicisme pour être tout à fait française.

Toutefois le charme est rompu et le jour nouveau peut paraître. Pourquoi .^^ G est que, comme le deman- dait Renan dans sa Prière sur t Acropole, nous avons cessé de (( nous complaire dans notre fièvre ». G 'est que l'inspiration romantique a virtuellement cessé de vivre du fait que la noble énergie des (( romans » a mis le but hors de nous-mêmes. Le plus cher des enchan- teurs est conjuré :

(( J'ai beaucoup aimé les Fleurs du mal pendant mon adolescence et ma toute première jeunesse. J'ad- mire toujours Baudelaire et ne le relis jamais. Ses préoccupations comme ses épithètes me gênent à présent jusqu'à l'angoisse : une angoisse physique. Certes Baudelaire est un vrai artiste comme nous l'entendons aujourd'hui ou plutôt comme on l'entendait il y a quelques années. Allons, c'est un grand artiste tout simplement, c'est même an grand poète. Ce nést pas un par poète \ »

Moréas ne s'en explique pas davantage, mais il était

I. Paysages et Sentiments.

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