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•1^ LE SYMBOLISME ^■

l'enseignement un gagne-pain suffisant et sûr. II par- tit en Angleterre, de 1862 à 186/i, et revint à 22 ans, muni de tous les diplômes nécessaires à l'enseigne- ment officiel.

C'était le moment où Ruskin instaurait l'école préraphaélite, où l'on commençait à préconiser, dans les milieux artistes, l'embellissement de la vie par la culture des arts mineurs et la subtilisation des sensa- tions matérielles. Dante-Gabriel Rosselti, Burne-Jones et ceux de cette pléiade peuvent s'appeler symbolistes au même titre que Mallarmé. Ils ont recherché, par la peinture de la vie, l'expression d'idées élevées em- preintes d'un vague mysticisme. Ce mouvement, qui devait devenir si ridicule quand il s'étendit aux bour - geois esthètes dont Léon Daudet, puis Mirbeau firent si cruelle justice, était dans sa première fleur. L'esprit anglais, un peu rigide et susceptible d'un humour propre à tenir en bride toute exagération, contenait cette floraison dans les limites du dandysme. Il est bien vraisemblable — et plus — que Mallarmé fut sensible à un courant d'idées si proche de son âme. Ce qui, en tout cas, est certain, c'est qu'il ne dédai- gna pas de rédiger presque à lui seul une revue d'élégances, la Dernière Mode, où il raffinait sur la vie esthétique : toilettes, bijoux, mobilier, et jusqu'aux spectacles et aux menus de dîner.

De cette école symboliste, il prit beaucoup dans le tour d'esprit, souhaitant l'allusion plus ou moins

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