Page:Osmont - Le Mouvements symboliste, 1917.djvu/34

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-== ^ LE SYMBOLISME <^ ^

sans cesse : « Quelque folie, originelle et naïve, une extase d'or, je ne sais quoi ! par elle nommé sa che- velure, se ploie avec la grâce des étofles autour d'un visage qu'éclaire la nudité sanglante des lèvres ^ » Et le sonnet fameux :

Quelle soie aux baumes de temps Où la Chimère s'exténue Vaut la torse et native nue Que, hors de ton miroir, tu tends !

Les trous des drapeaux méditants S'exaltent dans notre avenue : Moi j'ai ta chevelure nue Pour enfouir mes yeux contents.

Non ! La bouche ne sera sûre De rien goûter à sa morsure S'il ne fait, ton princier amant,

Dans la considérable touffe Expirer, comme un diamant, Le cri des gloires qu'U étouffe^.

Cette (( considérable touffe » oii son désir se noie, c'est la caresse lente oii son rêve s'enlise, où sa vie s'endort dans la maison muette. Le bruit de la vie l'épouvante, il craint un tapage quelconque plus que les mauvaises odeurs. Tout, pour le poète, s'efface. Fumeur obstiné, il s'entoure d'un nuage odorant qui

1. Le Phénomène futur. Vers et Prose. Didier-Perrin, éditeur,

2. Poésies complètes. Bruxelles, Deman, 1899.

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