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Page:Osmont - Le Mouvements symboliste, 1917.djvu/66

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-^ LE SYMBOLISME <^-

n'avait pas ouvert la bouche, répondit avec une extrême simplicité :

(( Le prix, Monsieur, mais il n'a pas changé depuis dix-neuf siècles. C'est toujours trente deniers. »

Ce fut dit d'un tel air que nul jamais ne remonta pour cette négociation l'escalier de Tautem^ d'Axel. Il n'attendait rien de la fameuse cachette ancestrale, mais cette image des trésors reparaît en maintes par- ties de son œuvre, s^éciaiemeni dans Souvenirs occultes et dans l'étincelante fin d'Axel.

Toutes les vives affections de sa jeunesse, toutes les sensations avaient d'ailleurs laissé des traces pro- fondes en lui. Il n'y a pas de petites actions pour les grandes âmes. Deux femmes avaient passé dans sa première jeunesse : l'une presque enfant, qu'il appelle

La douce jeune fille en ce monde venue Pour consoler et pour mourir ;

une autre dont il ne parlait jamais et à qui semblent dédiés ses tristes poèmes d'amour : A Sara, et les autres, si tendrement émus, si cruellement désa- busés. Pourtant ce ne fut peut-être pas tout à fait la faute de la jeune femme s'il ne rencontra point en elle cet idéal qu'il poursuivait. Il demandait trop à l'amour et au compte de bien des femmes, fort abso- lues en la matière: il lui donnait très peu de chose. Quelle femme est assez soumise à son amour, assez