Page:Osmont - Le Mouvements symboliste, 1917.djvu/89

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loirs, ht nioi'tcllc malice (jni (ini/nr fa si/Jhifilc penser jniintis ne lounnije (jue jiOLW ilissiniutei' les ohlifjiies Jlèches lie les réserves, r/ni, seules, imporfenl ! — Tu le sais, car lu es comme un mort méchani\ »

Le Symholisine ni'lall pas « un mort mécluuil », mais, par le lail mtMiic de sa doctrine, il fut un élé- ment de mort. A force de subtiliser la matière, il finit par l'abolir, à force d'allirmer la souveraineté de la Pensée, il l'isola sur le trône de glace des allusions inintelligibles. Sa formule d'art fut elle-même le grand-prélre de Sivà et certainement Mallarmé dut se reconnaître en partie dans cet ascète au Verbe si étrangement évocateur. Lui aussi, avec une conscience puritaine, un souci passionné de la beauté des mots et des coupes de vers, il chercliait à susciter des états dïime au moyen de (( consonances presque nulles de sifjnijîcation ». Il ne prévoyait pas le danger de son œuvre, pas plus que Villiers de l'Isle-Adam ne voyait l'abîme ouvert par sa philosophie séduisante sous les pieds de bien des esthètes trop pénétrés de vanité pour jamais comprendre l'orgueil. Son ombrageuse conscience ne pouvait imaginer, même en ses heures de mépris, (jue l'allusion deviendrait un moyen de (( ne pas écrire », d'arguer d'idées Irop subtiles pour se plier aux règles de la grammaire et de la logique, de toucher aux plus grands sujets sans y apporter

I. Akedysskril. Le Secret de l'Ec/iafaud. Edition Flammarion.