Page:Ossian - Œuvres complètes, 1842, trad. Lacaussade.djvu/165

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le verdoyant asile de mon repos ; et que j’entende le bruit du torrent éloigné ! Fille de Toscar, prends la harpe et fais entendre les doux chants de Selma ; afin que le sommeil surprenne mon âme au milieu de la joie, et que les rêves de ma jeunesse reviennent avec les jours du puissant Fingal. Selma ! je vois tes tours, tes arbres, ta muraille ombragée ! Je vois les héros de Morven, j’entends le chant des bardes ! Oscar lève l’épée de Cormalo ; mille jeunes guerriers en admirent la ceinture incrustée. Ils regardent mon fils avec étonnement : ils admirent la force de son bras. Ils remarquent la joie des yeux de son père ; ils soupirent après une égale renommée. Et vous l’aurez cette renommée, ô fils des torrents de Morven ! Mon âme est souvent illuminée par les chants, je me rappelle alors les amis de ma jeunesse ! Mais le sommeil descend dans les sons de la harpe ! les rêves agréables commencent à se lever ! Fils de la chasse, tenez-vous loin de moi, ne troublez point mon repos ! Le barde des anciens temps converse avec ses pères, les chefs des jours passés ! Fils de la chasse, tenez-vous loin de moi, ne troublez point les rêves d’Ossian !


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