sise sur le souffle des vents, au milieu des mâts aux longs cordages de Lochlin, descends dans mes songes, ô ma beauté ! et montre à mon âme ton brillant visage.
Bien des voix et bien des harpes unirent leurs
sons mélodieux : elles chantaient les nobles actions
de Fingal, elles chantaient sa noble race ; et quelquefois, au milieu des doux sons, s’entendait le nom d’Ossian. Souvent j’ai combattu, souvent j’ai
triomphé dans le combat des lances ; mais aveugle,
abandonné et dans les larmes, je marche avec des
hommes dégénérés ! Ô Fingal ! je ne te vois plus au
milieu de ta noble race de guerriers ! Les chevreuils
sauvages paissent sur la verte tombe du puissant roi
de Morven ! Bénie soit ton âme, loi des épées, ô toi
le plus renommé sur les collines de Cona !
L’action du poème étant interrompue par la nuit, Ossian en profite pour raconter ses propres exploits près du lac de Lego, et son amour pour Éverallin, mère d’Oscar, qui mourut quelque temps avant l’expédition de Fingal en Irlande. Son ombre apparaît à Ossian et lui dit qu’Oscar, qui avait été envoyé au commencement de la nuit pour observer l’ennemi, avait engagé le combat avec un parti avancé et qu’il était presque accablé par le nombre. Ossian vole au secours de son fils et une alarme prévient Fingal de l’approche de Swaran. Le roi se lève, rassemble son armée et, comme il l’avait promis la nuit précédente, en confia le commandement à Gaul, fils de Morni. Après avoir recommandé à ses enfans de se conduire vaillamment et de défendre son peuple, il se retire sur une colline d’où il