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DES POÈMES D’OSSIAN.

pu le retenir ; mais à ces motifs de pure vanité de traducteur, il serait peut-être juste d’en joindre un dernier plus puissant et plus coupable, le désir de laisser la question dans un mystère flatteur pour son orgueil, s’il est vrai, comme quelques-uns l’ont pensé, que Macpherson n’eût pas été fâché de passer pour l’auteur des poésies qu’il avait ressuscitées de l’oubli et qui avaient mérité l’admiration de toute l’Europe.[1]

5o  Quant à la dernière objection, tendant à infirmer comme preuve de l’authenticité, le texte gallic lui-même, il n’appartenait qu’aux scholiastes les plus versés dans la connaissance de cet idiome d’y répondre. Eh bien ! tous les savants qui jusqu’ici ont parcouru l’original, assurent que la langue dans laquelle sont écrits les poèmes d’Ossian, est de la plus haute antiquité. Ils affirment qu’il serait aussi difficile à un lettré moderne de faire passer ses compositions grecques ou latines pour celles d’Homère ou de Virgile, qu’il eût été difficile à Macpherson et à tout autre

  1. Some have thought that Macpherson was not averse to be thought the author of poems which had become so much celebrated and admired throughout Europe (J. Sinclair, dissert. p. lxxvii).