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CHANT DEUXIÈME.

flancs sont éclairés par les météores de la nuit, je vois la lune obscurcie descendre derrière tes forêts retentissantes. Sur ta cime est la brumeuse Loda, la demeure des esprits des hommes. Au bord de son palais nuageux se penche le belliqueux Cruth-loda. Sa forme se voit confusément dans ses vagues de brouillard. Sa main droite est sur son bouclier et dans sa gauche est la coupe à moitié visible. Le toit de son terrible palais est éclairé de feux nocturnes.

File d’ombres sans forme, s’avance la race de Cruth-loda. Il présente la coupe à ceux qui ont brillé dans la guerre ; mais, entre le lâche et lui, son bouclier, orbe obscurci, se lève. Pour ceux qui furent faibles dans les armes, il est comme un météore couchant. — Brillante comme l’arc-en-ciel sur les eaux, s’avance la blanche vierge de Lulan.





CHANT DEUXIÈME.



Argument.

Fingal revient avec le jour et donne le commandement de l’armée à Duth-maruno, qui engage le combat avec l’ennemi et le chasse de l’autre côté du torrent de Turthor. Fingal rappelle ses gens et félicite Duth-maruno sur son succès ; mais il s’aperçoit que ce héros a été blessé mortellement pendant l’action. Duth-maruno meurt. Ullin le barde, en l’honneur du mort, introduit l’épisode de Colgorm et de Strina-dona, qui termine ce chant.


« Où es-tu fils du roi ? disait Duth-maruno aux cheveux noirs ; où es-tu tombé, jeune rayon de Selma ? Il ne revient pas du sein de la nuit ! Le matin s’étend sur U-thorno ; dans son brouillard le soleil est sur la colline. Guerriers, levez vos boucliers