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COMALA.

vienne de sa frayeur. Oh ! que la harpe soit près de moi, et vous, filles de Morni, faites entendre vos chants !

DERSAGRENA.

Comala a tué trois daims sur l’Ardven ; la flamme monte sur le rocher. Viens à la fête de Comala, ô roi des forêts de Morven.

FINGAL.

Chantez, enfants de l’harmonie, les combats du torrent de Carun ; que ma vierge aux blanches mains se réjouisse, tandis que j’assisterai à la fête de mon amour.

BARDES.

Roule, ô torrent de Carun, roule dans la joie ; les fils de la bataille ont fui ! Leurs coursiers ne se voient plus sur nos plaines ; les ailes de leur orgueil s’étendent sur d’autres terres. Le soleil maintenant se lèvera dans la paix et les ombres descendront dans la joie. La voix de la chasse se fera entendre ; les boucliers seront suspendus dans les salles. Notre délice sera dans la guerre de l’Océan, et nos mains se rougiront du sang de Lochlin. Roule, ô torrent de Carun ; roule dans la joie ! les fils de la bataille ont fui !

MELILCOMA.

Descendez du ciel, légers brouillards, et vous, rayons de la lune, enlevez son âme. Pâle sur le rocher repose la jeune fille ! Comala n’est plus.

FINGAL.

Est-elle morte la fille de Sarno ; la blanche vierge de mon amour ? Viens me trouver sur les bruyères, Comala, quand seul je serai assis près du torrent de mes collines.