Page:Ossian - Œuvres complètes, 1842, trad. Lacaussade.djvu/80

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CARRIC-THURA.


POÈME.



Argument.


Fingal, revenant d’une province romaine il avait fait une expédition, résolut de visiter Cathulla, roi d’Inistore, et frère de Comala, dont l’histoire a été racontée dans le poème dramatique qui précède. Quand il fut en vue de Carric-thura, palais de Cathulla, il aperçut une flamme sur le faîte, c’était, dans ces jours, un signal de détresse. Le vent le poussa dans une baie à quelque distance de Carric-thura et il fut obligé de passer la nuit sur le rivage. Le lendemain il attaqua l’armée de Frothal, roi de Sora, qui assiégeait Cathulla dans son palais de Carric-thura, et fit Frothal lui-même prisonnier après avoir engagé avec lui un combat singulier. La délivrance de Carric-thura fait le sujet de ce poème ; mais il est semé d’épisodes. Il paraît, par la tradition, que ce poème était adressé à un Culdée ou l’un des premiers missionnaires chrétiens ; et que l’histoire de l’esprit de Loda qu’on suppose être l’Odin de la Scandinavie, fut introduite par Ossian pour être opposée à la doctrine du Culdée. Quoiqu’il en soit, on voit par là qu’Ossian avait des notions de l’Être suprême et qu’il n’était pas adonné aux superstitions qui régnaient sur le monde entier, avant l’introduction du Christianisme.


Tu as donc suspendu ta course bleue à travers le ciel, fils du firmament à la chevelure d’or ! L’occident a ouvert ses portes ; c’est là qu’est le lit de ton repos. Les vagues s’approchent pour contempler ta beauté, elles lèvent leurs têtes tremblantes, elles te voient, beau dans ton sommeil, et se retirent avec crainte. Repose dans ta caverne pleine d’ombre, ô soleil, et que ton retour soit dans la joie ! Mais que mille lumières s’élèvent aux sons des harpes de Sel-