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VI

GARCHINE


Le peintre du désespoir. — Vie de Garchine. — L’attentat contre le général Loris Mélikov. — Mort prématurée. — La guerre turco-russe. — Quatre jours. — La psychologie de la guerre. — Nikita. ; — L’officier Ventzel. — Nadejda Nikolaïevna. — Atalia Princeps. — La fleur rouge. — Le symbolisme. — Garchine et Maupassant.


L’existence douloureuse de Garchine, la susceptibilité morbide qui le faisait tressaillir à la vue des moindres souffrances lui ont valu le surnom de « peintre du désespoir ».

Vsevolod Michaïlovitch Garchine naquit le 2 février 1855 dans le gouvernement d’Ekaterinoslav. Son père était officier et sa mère fille d’officier. « Mon grand-père était un homme dur et cruel, il fouettait les moujiks... Mon père était l’opposé de mon grand-père : il ne battait jamais les soldats ; quand il était en colère, il se permettait un coup de képi[1] ... »

Dès son enfance, livré à lui-même, Garchine se prend d’une véritable passion pour les livres. À l’âge de huit ans, il lit tous les poètes russes. Étant encore au lycée, il rédige un Journal qui obtient un grand succès auprès de ses camarades. Le surmenage intellectuel provoque une légère aliénation mentale. Garchine en guérit, peut terminer ses études au lycée et entre à l’école des Mines.

  1. Garchine. Autobiographie.