Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/113

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solides, et, en principe, on pourra attribuer une valeur déterminée de la molécule-gramme aux corps faisant partie, sous forme de solution étendue, d’un système solide. Ici d’ailleurs la difficulté d’arriver à des mesures exactes est très grande, et l’ensemble des résultats acquis est encore bien restreint. Autant qu’on peut s’en rendre compte, les grandeurs moléculaires dans les solutions solides ne sont pas différentes de celles qu’on a observées dans les gaz et les liquides. On admettait auparavant d’une façon presque générale que dans les solides, les atomes forment des molécules très compliquées ; cette idée, qui n’était d’ailleurs établie que sur des faits un peu ambigus, n’a été nullement confirmée.

Toutes ces déterminations de grandeur moléculaire se rapportent à des états des corps, pour lesquels une masse relativement petite de matière pondérable occupe un grand volume. Cela se voit immédiatement pour les gaz. Pour les solutions, les lois de la pression osmotique s’appliquent d’autant plus exactement que les solutions sont plus étendues, c’est-à-dire que le volume correspondant à une même masse du corps dissous est plus grand. Toutes ces mesures ne nous apprennent rien sur la grandeur moléculaire des solutions concentrées ou des dissolvants. En d’autres termes, la théorie ne s’applique que quand la densité est plus faible qu’une densité déterminée ; elle n’est pas faite