Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/183

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électrisé. On appelait ions ou voyageurs ces particules de l’électrolyte, qui voyagent dans le sens du courant ou en sens inverse. Le cation suit le courant positif ; l’anion, le courant négatif. Faraday n’a jamais fixé d’une façon ferme et univoque ce que l’on devait considérer comme ions. Il regardait comme tels les métaux et les halogènes. Dans le chlorure d’argent fondu, objet favori de ses expériences, les seuls ions dont on puisse admettre l’existence, sont l’argent et le chlore. Mais, pour les sels alcalins, il était disposé à prendre comme ions l’acide et la base, et, dans les sels ammoniacaux, l’ammoniaque Az H3.

Autour de ce problème de la conductibilité des électrolytes se concentra dès lors une part très importante de l’électrochimie, qui se développa suivant les vues de Faraday, débarrassées de leurs erreurs secondaires.

D’abord, la notion d’ion fut unifiée par les travaux de John-Frederic Daniell (1790-1845). Ce chimiste anglais est surtout connu par sa pile zinc-cuivre, petit appareil qui a réellement joué un rôle important dans le développement de la science. Ce fut la première pile constante, et, comme telle, non seulement elle a servi d’étalon pour la mesure plus précise des forces électromotrices, mais encore elle a réalisé le type de l’appareil électrochimique idéal. C’est seulement depuis que l’on a pris comme point de départ de la théorie de l’électricité de