Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/201

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

électriquement. En mesurant la tension électrique qui existe entre elles quand elles sont placées en face l’une de l’autre, on trouve à peu près les mêmes valeurs que si on plongeait dans de l’eau les deux métaux, et mesurait la tension de cette chaîne. Voici comment Volta, et après lui d’innombrables physiciens interprétèrent ces expériences, qui semblaient contradictoires. Du fait qu’on ne peut pas construire de chaîne active avec des métaux seuls, il semble résulter qu’il n’y a pas entre eux de force électromotrice ; par contre, l’expérience fondamentale montre que toute la force électromotrice de la chaîne doit être attribuée au contact métal-métal, car elle ne fait pas intervenir de conducteur liquide. Pour accorder ces deux résultats, on est obligé d’admettre qu’il existe bien des forces électromotrices entre métaux, mais que ces forces sont liées entre elles, de telle sorte que, dans les chaînes formées uniquement par des métaux, elles se neutralisent. Formons une chaîne fermée avec les trois métaux, A, B, C. Sur cette chaîne se trouvent les trois forces électromotrices A : B, B : C et C : A. Il faut donc que A : B + B : C + C : A = 0 ou encore que A : B + B : C = A : C puisque A : C = − C : A, le sens de la tension se renversant avec la direction dans laquelle on l’observe : si C est négatif par rapport à A d’une certaine quantité, A est positif par rapport à C de la même quantité. L’équation A : B + B : C = A : C