Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/218

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plus grande au corps qui produit plus rapidement une réaction chimique. Il prit comme exemple l’action des acides sur les métaux. Il vit bien clairement que cette action était proportionnelle à la surface, et il donna aux métaux qu’il voulait comparer la forme de cylindres égaux, recouverts, sauf sur une base, d’un enduit inattaquable. Il décrivit même comment, pour avoir des mesures comparables, on doit placer le mercure liquide dans un cylindre creux de même diamètre. Il vit bien que les acides agissent plus énergiquement s’ils sont concentrés que s’ils sont étendus, et il dit expressément que la vitesse de réaction est proportionnelle à leur concentration.

Berthollet n’a sans doute pas connu cette tentative de mesure de l’affinité ; en tout cas, on ne rencontre chez lui aucune indication relative à cette idée ou à ses applications. Son attention n’était pas dirigée sur tout le cours des phénomènes, mais seulement sur le résultat final, sur leur côté statique, comme l’indique à lui seul le titre de son principal ouvrage : la Statique chimique. Il sut tirer de cette simple idée fondamentale de l’équilibre chimique tout un ensemble de conséquences remarquables.

Avant tout, pour qu’un équilibre existe, il faut que tous les corps qui y participent soient constamment présents. L’un ou l’autre de ces corps est-il enlevé du lieu de la réaction, c’est un nouvel équilibre qui se produit. Berthollet en donne deux exem-