Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/226

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l’attention. Dans les annuaires de la chimie, il n’est pas cité, et quand, douze ans plus tard, ses auteurs revinrent sur le même point dans une nouvelle publication, ils ne trouvèrent pas une douzaine de travaux parus dans l’intervalle, et pouvant augmenter le nombre des observations en faveur de leur proposition. C’est seulement un travail de Julius Thomsen publié en 1869 qui fit connaître un peu plus le progrès réalisé. Dans ses travaux de jeunesse, Thomsen avait eu recours au phénomène calorifique qui accompagne la formation des sels pour étudier les solutions homogènes, et il avait trouvé que ses résultats s’expliquaient complètement par la théorie de Guldberg et Waage. Il faut spécifier que le dégagement de chaleur dans ces expériences ne servait que comme une caractéristique de chaque état, et que l’on ne faisait point usage de la proposition critiquée plus haut, d’après laquelle la réaction, qui dégage le plus de chaleur, doit nécessairement se produire. Dans ces conditions les résultats ne dépendent absolument pas de l’exactitude ou de l’inexactitude de cette loi, et ont été reconnus exacts par les contrôles postérieurs indépendants. Inversement, on trouve dans ces travaux que ce faux principe est contredit par l’expérience, car ils montrent que l’acide sulfurique est un acide plus faible que l’acide chlorhydrique et l’acide nitrique, quoique, lors de la formation d’un sel, il dégage notable-