Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/235

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La chimie fut d’abord loin de prendre part au progrès que la physique réalisa, grâce à la découverte et à l’application des lois de l’énergie. Historiquement, la théorie de la machine à vapeur et des autres machines thermiques se constitua d’abord. Clausius montra, il est vrai, en passant, que les concepts formés par lui et les lois trouvées en les utilisant, pouvaient s’appliquer aussi à la chimie, mais ce n’est pas lui qui fraya cette voie nouvelle. Ce fut Auguste Horstmann (né en 1842), qui, en 1870, en posa les bases d’une façon parfaite. Horstmann appliquait les formules de Clausius et en particulier son principe de l’entropie aux phénomènes chimiques qui se passent entre gaz. Dans ce cas, les fonctions générales introduites par Clausius permettent la spécialisation nécessaire pour faire le calcul, et Horstmann fut conduit à la loi de l’action de masse, que Guldberg et Waage avaient découverte expérimentalement. Le raisonnement de Horstmann s’appliquait d’abord aux gaz, mais il a dit explicitement que les lois trouvées pour les gaz étaient valables pour les substances en dissolution, puisque, d’après les faits actuellement connus, la fonction directrice a la même forme dans les deux cas. Le développement de cette remarque conduit aux idées introduites par van ’t Hoff.

Indépendamment de Horstmann, des savants français développèrent un peu plus tard des idées