Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/281

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on est à même de les déduire d’autres données, on pourra toujours calculer l’une des vitesses en fonction de l’autre. Mais on ne pourra pas pousser le calcul plus loin, car il intervient ici des influences tout autres que celles qui déterminent l’équilibre et ses modifications.

Il faut y songer quand on cherche les valeurs absolues des vitesses de réaction. S’agit-il d’une réaction, qui ne peut se produire que dans un seul sens, il n’y a plus lieu d’envisager la vitesse de la réaction opposée, et on ne peut plus déterminer par l’énergétique la valeur cherchée.

Mais alors nous n’aurons pas à nous étonner si la vitesse de réaction est modifiée dans des proportions énormes par des circonstances qui n’influencent pas le travail mis en jeu par la réaction considérée. Mais précisément ces circonstances hors de proportion avec le résultat obtenu, par exemple la présence de faibles traces de corps étrangers à la réaction, ont toujours provoqué l’étonnement de ceux qui, par hasard, en remarquaient l’influence. Les phénomènes correspondants ont été longtemps considérés comme inexplicables. Ils semblaient en contradiction avec ce qu’on devait régulièrement attendre, jusqu’à ce que la conception générale exposée ici leur enlevât ce qu’ils avaient d’incompréhensible, et aplanit la voie, qui mènera à leur explication. Ce sont là des phénomènes catalytiques.