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Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/29

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lisa le principal progrès dans ce sens. L’expérience montrait que la combustibilité peut être communiquée ou retirée à un système donné par des réactions matérielles. Le charbon, qui est par lui-même combustible, donne à certaines substances, en particulier aux chaux métalliques, la propriété de devenir combustibles elles aussi, en même temps qu’apparaissent les propriétés du métal. Le charbon lui-même disparaît, ou, tout au moins, sa masse diminue.

Conformément à la vieille habitude de chercher pour des propriétés déterminées un support matériel, on en imagina un qu’on appela phlogistique. Cette théorie, préparée par J.-J. Becher, fut développée dans tous ses détails par G.-E. Stahl (1660-1734) : c’était la première fois qu’on édifiait un système rationnel rassemblant et ordonnant un grand nombre de faits, les plus importants alors connus.

Il arrive encore souvent aujourd’hui que l’on considère la théorie du phlogistique comme un incompréhensible non-sens, bien que des voix autorisées se soient déjà élevées contre cette manière de voir, et aient montré la grande importance de cette théorie. L’idée parfois exprimée que le phlogistique est un prédécesseur de l’énergie va trop loin, et elle est à rejeter. Mais la théorie du phlogistique a pour la première fois éclairci la relation réciproque des notions si importantes d’oxydation et de