Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/58

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A′ est équivalente aux masses des bases B′ et B″ puisqu’elle suffit exactement pour saturer chacune d’elles en formant un sel neutre, et on peut en dire autant de la masse d’acide A″. En d’autres termes, les quatre masses A′, A″, B′, B″ représentent les masses des acides et des bases, qui peuvent se saturer ou se remplacer dans toutes les combinaisons possibles entre elles : ce sont leurs poids équivalents ou poids de combinaison.

On peut évidemment étendre ces considérations à un troisième sel A‴ B‴ et on obtient ainsi les poids équivalents d’un nouvel acide et d’une nouvelle base. En continuant le raisonnement, on arrive à ce résultat général : partant d’une masse d’une base ou d’un acide, arbitrairement choisie comme unité, on peut déterminer, pour tous les autres acides et toutes les autres bases, des masses fixant les rapports dans lesquels les substances se saturent, et ces nombres représentent les rapports dans lesquels tous les sels possibles contiennent les masses des acides et des bases. En appelant ces nombres les poids équivalents, on peut dire : les acides et les bases ne se combinent pour donner des sels neutres que dans le rapport de leurs poids équivalents.

Richter n’a pas atteint lui-même cette conception générale. Il avait exprimé sa loi sous une forme un peu plus compliquée en disant : si l’on détermine les poids des différentes bases nécessaires