Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/63

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ration et leur histoire antérieure : Dalton en conclut que tous les atomes d’une substance donnée doivent être égaux, autrement il serait possible, par distillation ou par quelque autre opération, d’obtenir des sortes de soufre dont les propriétés différeraient tant soit peu, un échantillon contenant des atomes plus grands, un autre des atomes plus petits, tout comme on peut avoir du sable fin et du sable grossier. On reconnaît ici la même considération générale sur la différence des substances pures et des solutions, qui nous a servi pour poser les fondements du concept de l’élément (p. 30).

Si l’on suppose en second lieu que les atomes des éléments sont seuls simples, et que les atomes des combinaisons sont formés par les atomes des éléments simples qui entrent dans la combinaison, on est forcément conduit à la conclusion suivante : toutes les combinaisons chimiques ne peuvent se former que suivant des rapports de poids bien déterminés, fixés par les rapports des poids des atomes qui y entrent. Car, puisque les atomes de chaque élément sont tous égaux entre eux, ils ont tous le même poids, et les combinaisons chimiques ne sont possibles que selon les rapports de ces poids qu’on appelle les poids atomiques. Il est vrai que la petitesse des atomes ne nous permet pas de déterminer leurs poids isolément. L’analyse ne donne pas non plus les poids des divers atomes qui