que je viens d’indiquer. Il travaillait avec le chlorate, le bromate et l’iodate d’argent ; à l’inverse de Berzélius, il partait de la combinaison la plus compliquée et la transformait en une combinaison plus simple, le composé halogéné de l’argent correspondant. Ici les ressources de l’analyse étaient beaucoup plus délicates et plus sensibles encore. Le résultat fut le même : le passage d’une combinaison à l’autre ne fit pas apparaître le moindre excès de l’un des éléments communs ; en d’autres termes, le rapport de ces éléments est le même dans les combinaisons ternaires Ag Cl O3, etc. que dans les combinaisons binaires Ag Cl, etc.
Actuellement les analyses, qu’on fait tous les jours, ont confirmé de la façon la plus étendue les résultats de ces expériences effectuées dans un but déterminé. Dans les analyses, les calculs reposent en grand nombre sur le même principe, et l’accord complet de ces calculs avec l’expérience prouve qu’aucune faute ne s’est introduite, qui dépasse les erreurs de mesure. C’est par le procédé de l’induction incomplète que nous obtenons nos lois scientifiques, car on ne peut jamais faire sur une question toutes les expériences imaginables, et ce serait nécessaire pour établir une induction complète : nous généralisons donc ces observations, et nous admettons que, dans tous les cas, les corps composés interviennent comme un tout dans d’autres combinaisons.