Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mêmes expériences, les valeurs numériques elles-mêmes. Dans les deux cas l’analyse quantitative est nécessaire, et une seule analyse suffit pour déterminer le nombre qui intervient dans toutes les combinaisons possibles d’une substance donnée.

De plus, les deux séries de considérations présentent un point commun d’importance fondamentale, sur lequel je dois particulièrement insister. Dans le raisonnement de Richter, on suppose qu’une solution, qui a été préparée avec des proportions équivalentes des sels A B et A′ B′, est identique à une solution préparée avec des masses équivalentes des sels A B′ et A′ B, autrement dit que l’histoire de la formation de cette solution n’a aucune influence sur sa composition. Pour déduire la loi générale des poids équivalents, on fait la même supposition à l’égard de la combinaison ternaire. Ce sont là deux formes d’un postulat plus général, à savoir que les états considérés sont des états d’équilibre chimique, ou, en d’autres termes, que ces systèmes ne changent pas, quel que soit le temps pendant lequel on les observe, toutes circonstances égales d’ailleurs. Chaque fois que l’on peut montrer que des chemins différents peuvent conduire au même système, on est en droit de conclure qu’il existe entre les différents chemins possibles certaines relations, sans quoi le système obtenu ne pourrait être indépendant du chemin suivi : ainsi l’existence des poids équivalents, ou poids de combinaison, est