Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/81

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rables ne se sont pas produites ou n’ont pas été maintenues. Mais les valeurs numériques des poids atomiques, dont il s’agit ici, ne peuvent être modifiées, si peu que ce soit, par aucune circonstance connue ; c’est même leur propriété caractéristique, et l’état actuel de la science ne permet pas de chercher pour ces irrégularités d’explications de cette sorte.

Voici encore une autre difficulté du même genre. Toutes les propriétés des éléments et de leurs combinaisons se présentent comme des fonctions des poids atomiques, c’est-à-dire qu’on peut imaginer une expression mathématique (on en a même établi) dans laquelle il suffit d’introduire la valeur du poids atomique pour obtenir la valeur d’une certaine propriété. Ces expressions ont toujours le caractère de fonctions continues, c’est-à-dire qu’elles donnent à toute valeur arbitrairement choisie de l’une de ces variables une valeur correspondante de l’autre. D’après la loi de continuité on peut, grâce à elles, interpoler pour trouver une valeur inconnue entre deux valeurs connues. Les prédictions de Mendeleieff, qui, de son temps, ont montré si brillamment l’utilité du système périodique, ne sont plus maintenant que des interpolations de ce genre, faites en admettant la loi de continuité ; l’exactitude des résultats prouve que la supposition était légitime dans un certain sens. Ces réflexions font