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blême de l’adaptation de celle-ci aux nouveaux besoins de la collectivité est devenu fondamental en envisageant moins les établissements que la fonction : assurer le crédit à la collectivité.

Toutes choses considérées, il y aurait lieu d’établir un organisme économique mondial (Banque mondiale) dans les conditions suivantes :

1° Le capital, considérable, serait formé à la manière d’un Hyper Holding.

2° Elle aurait la direction des grands trusts mondiaux ; comme telle, elle associerait la masse (travailleurs et consommateurs) à la possession de ses diverses catégories de titres.

3° Elle travaillerait selon les lignes d’un plan économique mondial continuellement mis au point du progrès.

4° Elle procurerait à toutes les entités économiques, disposées à travailler à ce plan, à la fois les crédits nécessaires et les garanties d’assurance contre les risques courus.

5° Il serait procédé par commandes à long terme, permettant de régulariser l’activité des usines et des chantiers, à la manière dont les stocks et provisions régularisent les marchés. Un service aurait à mieux répartir les commandes spontanées à la fois d’après les délais et d’après les pays. Il aurait aussi à provoquer, à imaginer les grands travaux neufs ou les nouveaux produits d’ordre international, capable d’absorber le surplus de la productivité s’il y a carence d’initiative individuelle.

6° Toutes ces commandes bénéficieraient naturellement de l’assurance (ducroire généralisé).

7° En installant au cœur de l’institution la science et l’invention, on généraliserait la rationalisation et on favoriserait les éléments du progrès. En confiant la fonction de sécurité (assurance) au même organisme que celui du crédit (banque) et celui de la direction industrielle (trust), on conjuguerait étroitement, pour un travail commun, trois forces immenses dont les effets isolés sont bien connus. En travaillant dans l’esprit de la coopération, on y ajouterait toute l’efficacité de la potentialité d’une quatrième force.