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des grèves d’agression ou de défense sans préparation et sans moyen financier de lutte. b) Appel aux souscriptions des autres organisations ouvrières ou à des emprunts à celles-ci.

Deuxième phase. — L’organisation se développe. Instinct de lutte contre le patronat. Elle se perfectionne. a) L’organisation s’unit par région, puis par pays, puis internationalement. À la concentration capitaliste, on oppose la concentration syndicale. b) De simple organe de lutte pour de meilleures conditions de travail, le syndicat devient organe d’assurance contre le chômage. Chacun de ces organes : défense des salaires, maladie, accident, chômage, a ses ressources propres.

Troisième phase. — Les ressources des syndicats abondent. Il faut placer ces fonds en toute garantie et en produisant le maximum. On crée les banques ouvrières. La plus ancienne date de 1920. Cieveland : syndicat des machines de locomotion. En Belgique, la Banque du Travail, prise dans la crise, est obligée de recourir à l’intervention du gouvernement. Les syndicats y perdent de leur indépendance.

Quatrième phase. — Les syndicats sont absorbés par l’État en Russie, en Italie et en Allemagne.

LA JUSTICE SOCIALE.


La formule d’une juste organisation c’est : participation au produit, calculée sur la participation à la production, sous la réserve de la question de « minimum » et de la question d’invalidité.

Mais la société actuelle vit sous un régime hybride, en théorie le régime d’association, en pratique celui de la déprédation.

Que de grands cyniques ostensiblement ne font rien, ne produisent rien, mais vont cherchant, quêtant, flairant les coups à tenter, les pièges à tendre et mènent au grand jour leur vie de proie : politiciens tarés, financiers louches, banqueroutiers frauduleux, agioteurs, agents de chantage, etc. Et la masse moins forte et moins hardie,