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des plaines arides ou des déserts de sable, de rochers ou de glace.

L’idée de l’égalité se fait jour cependant sous ces deux formes. 1° Tout État sera tenu juridiquement pour une personne égale à la personne de tous les autres États. 2° Des ententes internationales interviendront pour fixer des égalités conventionnelles, par exemple dans les armements, notamment dans armements navals. (Convention navale de Washington et de Londres : États-Unis, Angleterre, Japon, France, Italie, sur les dimensions proportionnelles des marines intéressées.)

L’ÉVOLUTION. LA RÉVOLUTION.


Quatre attitudes sont possibles devant un état de choses : statu quo, réforme, renversement ou révolution, création ou nouveauté.

La loi sociale par excellence, prolongement de la loi individuelle et de la loi naturelle, est le changement, non point la stabilité. L’individu, toujours et partout, a dû s’adapter à des modes d’existence divers. Il y a deux voies ouvertes : l’éducation qui peut partiellement corriger l’hérédité et l’ambiance que l’on peut transformer.

À travers l’histoire on voit la trop grande inégalité des conditions sociales poussant ou à la désaffection des masses ou à ouvrir la frontière aux envahisseurs ou à entraîner la plèbe réclamante à ravager elle-même la cité.

La révolution est un changement considérable dans l’organisation d’un peuple.

Les révolutions sont : ou lentes, s’accomplissant par le progrès des idées, des mœurs ; ou brusques, s’accomplissant par des actes voulus.

Les révolutions aussi sont : ou pacifiques, n’entraînant ni effusion de sang, ni confiscation, ni atteinte à la liberté ; ou violentes, réalisées par des coups de force et s’imposant coûte que coûte.

L’histoire de l’humanité est l’histoire des modifications successivement survenues dans l’ordre des institu-