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siècle essayent de dégager de la doctrine des conclusions pratiques ; ils s’éclairent aussi par l’étude des institutions de l’antiquité classique et de l’Angleterre, de la Chine, puis des États-Unis. Les physiocrates et d’Holbach préconisent le despotisme éclairé ; Rousseau, le gouvernement direct ; Mably le gouvernement représentatif, avec prépondérance du pouvoir législatif ; Montesquieu (Esprit des lois), la séparation et l’équiibre des pouvoirs. La Révolution française proclame les droits de l’individu et réorganise l’État. Elle soulève les critiques des écoles historiques : Burke, Savigny, et des théocrates : Joseph de Maistre, de Bonald. Les doctrinaires et les libéraux laissent s’amoindrir la doctrine des droits de l’homme.

Mais les démocrates établissent en France l’égalité politique, manifestée par le suffrage universel. Dans la seconde moitié du XIXe siècle les historiens étudient les origines de l’État, les juristes son organisation comparée dans les diverses contrées, les philosophes et les économistes ses droits au regard des droits de l’individu, tandis que les hommes d’État cherchent à concilier les institutions existantes avec les principes d’égalité démocratique et de justice sociale. À la veille du XXe siècle et au commencement de celui-ci, le problème de la Société des Nations est posé avec les questions de politique internationale qu’il soulève ; de grands congrès internationaux d’études en jettent les premières bases. Après la guerre, avec la constitution des États nationalistes, avec la transformation d’autres États de la démocratie en régimes autoritaires, les fondements mêmes de l’organisation politique sont mis en question. La théorie et les doctrines se renouvellent.

De toute nécessité, certes, il faut une autorité, et quand on considère la technique, toute la puissance d’une création technique, les arguments en faveur de cette nécessité se décuplent : navire, locomotive, auto, usine d’électricité, avion, viennent aboutir à quelque simple engin de direction, gouvernail, guidon ou manette. Il suffit à la main qui commande de les manier ; que la pression s’y exerce de droite ou de gauche et