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b) l’expression des connaissances sous une forme de plus en plus facile et rapide à comprendre et à communiquer (notation, écriture, alphabet, idéogramme, langue parlée et représentation graphique ; c) quelques transformations du contenu même de la conscience, laquelle étant parole, rythme, musique intérieure, deviendrait elle-même tout cela, mais supporté par les formes nouvelles.

LA LIBERTÉ DE LA PENSÉE.

Le corollaire d’un ordre social reposant sur la raison toujours en travail est la liberté de la pensée.

Le droit de libre opinion comprend sous un même vocable toute une série de droits qui se précisent à l’analyse :

1° Droit d’avoir mentalement toutes les idées qu’on veut. Qui pourrait songer à l’empêcher puisqu’il s’agit du for intérieur.

2° Droit de manifester ses opinions, de les extérioriser par gestes, attitudes, paroles, actes en vertu de l’incompressible besoin d’expression, source de toute langue, de toute science, de tout art, de toute littérature.

3° Droit de s’informer, de réunir les matériaux d’études et de connaissances.

4° Droit d’informer et d’exposer les idées.

5° Droit d’agir sur autrui pour lui faire accepter ses propres idées, pour renoncer aux sciences ou les modifier.

6° Droit d’agir selon ses idées, en conséquence droit de travailler à modifier le milieu, à modifier les idées du milieu, les institutions, les habitudes et les choses sociales.

Forest Bailey, Directeur de l’American Civil Liberties Union, a donné la définition suivante :

« La liberté de la parole signifie le droit de dire la xchose nouvelle, la chose non orthodoxe et inacceptable, la chose qui proteste contre les faits existants et fait appel pour qu’elles soient changées. Insister sur ce droit, c’est défendre la culture et la civilisation. Une société