Page:Otlet - Monde - 1935.djvu/277

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en quelque sorte de toutes les contingences des individus et des groupes qui ont aidé à l’exprimer. Elle est maintenant bien commun à toute l’humanité.

L’intelligence, instrument conscient de la formation de l’individu, doit, sous ses formes collectives, devenir l’instrument créateur de civilisation. Les connaissances sont les outils de la vie. Avancer les connaissances, les répandre, veiller à leur conservation et à leur utilisation, c’est œuvrer directement à l’amélioration de la vie.

Que ce soit au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit créant l’âme humaine, veillant sur elle et inspirant la foi chrétienne ; au nom de l’évolution des forces agitant la matière et parvenant dans son ascension à former l’homme ; au nom des doctrines qui se rattachent à la théosophie, à la métapsychie ou à l’occultisme, qui proclament l’existence des esprits, un fait de base est reconnu par tous : l’intelligence est la partie noble de l’agrégat humain, et c’est à elle, à son développement, à son action que doit revenir le primat dans les activités individuelles et sociales, dans l’action sur la nature.

Anges déchus, animaux perfectionnés ou incarnation d’esprit poursuivant des cycles millénaires, dans les trois alternatives, leurs fins, pour les hommes, est bien l’élévation par la mise en œuvre de leurs puissances intellectuelles et morales.

Sous toutes les formes, les idées, produits de l’intelligence sont pour l’homme des moyens de puissance, incorporés dans des documents, des œuvres d’art, des machines, des installations et des édifices, exprimées dans des actes ou des institutions. En tant que forces, utiles ou nuisibles à l’égard des forces naturelles d’ailleurs maîtrisées par elles, les idées ont besoin d’être produites, développées, distribuées, analysées, appliquées, utilisées.

C’est aux forces intellectuelles qu’il appartient de formuler et de susciter à tout moment l’ « Humanisme » sans lequel ne peut s’épanouir une société, et qui est l’expression selon des bases scientifiques des rapports de l’homme avec l’homme. L’humanisme n’est pas un acquit une fois pour toutes avec la résurrection des types