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romaine ou catholique. Au début du XVIe siècle le protestantisme et la Réforme (Luther, Calvin) détachèrent de l’Église romaine des millions de catholiques, origine des sectes protestantes qui couvrent aujourd’hui la plus grande partie de l’Allemagne, de l’Angleterre, des pays Scandinaves, de l’Amérique du Nord, de l’Australie et de l’Afrique du Sud.

Malgré la grande diversité des religions aujourd’hui le seul Dieu que reconnaissent les grandes religions ce n’est pas le Dieu de telle cité ou de tel État, c’est le Dieu du genre humain, c’est Dieu le Père, législateur et gardien d’une morale qui a pour objet l’humanité entière.

La question de l’unité des Églises, de l’unité de la foi chrétienne demeure toujours dans les préoccupations de l’Église catholique. Elle n’a jamais perdu l’espoir de rallier à elle, avec le temps, les dissidences israélites, protestantes, et autres religions «purement extérieures». Elle considère ces dissidences comme des incidents du temps, et elle reste dans le temps avec toute la sérénité désirable. Des projets ont existé pour le rapprochement entre l’orthodoxie russe et le catholicisme romain.

Il existe un mouvement en faveur de l’unité des Églises protestantes.

La divergence et même le choc des idées est un ferment de progrès, aussi bien sur le terrain religieux que dans les autres domaines de l’activité mentale. Cependant des esprits ont admis qu’une certaine unité religieuse est hautement désirable devant la déperdition de forces qu’entraîne la concurrence des religions entre elles, sans parler des ruines, des haines, des injustices, des persécutions qui ont affligé le genre humain. Trois moyens permettent d’arriver à la formation d’une religion universelle : 1° l’extension illimitée d’une des religions existantes ; 2° leur disparition au profit d’une entièrement nouvelle ; 3° leur fusion en une synthèse qui emprunterait les meilleurs éléments de chacune en laissant tomber le reste. Un grand pas serait fait vers l’unification si toutes les sectes pouvaient admettre sans restriction les quatre principes suivants : a) que le service de l’humanité est un devoir envers la divinité,