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La mort : la survie. — Le moi a une fin comme il a un commencement. Naît-il de rien et après sa mort n’y a-t-il plus rien ? Angoissant problème auquel sagesse, religion, philosophie ont répondu : dissolution du moi, survie. Immortalité, migration de ceux en d’autres corps, appel des êtres vers la source divine d’où ils émanent, contemplation éternelle mais distincte de l’Être infini ou de l’absorption de son immensité. La mort, non pas la négation totale de la vie, mais une de ses phases, la condition de tous ses progrès qui ne peuvent se réaliser qu’à travers les renoncements et les recommencements.

Le fantastique réel, le fantastique social, le fantastique mental. L’étrange. Le drame qui est celui de mourir peu à peu, ou d’attendre, avec un sentiment de fatalité, une mort violente ou quelque bouleversement d’allure cosmique. (Marc Orlan.)

Il est un âge où l’idée de la mort s’impose et devient familière, la fin de la route vers le grand silence. La mort est cruelle surtout pour ceux qui restent et pleurent.

Tous les jours mourir un peu ; par la maladie et l’usure sentir réduite l’intégrité de sa personne.

On entre, on crie. — Et c’est la vie. — On crie, on sort. — Et c’est la mort. (Texier.)