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Corrélations ultimes


MONDE, UNIVERSALISME, MONDIALISME.

L’homme — il faut ici rappeler l’exposé antérieur — est connaissance, sentiment, action. a) La connaissance, sous la direction de la logique, s’élève de la première observation des choses au système général des sciences. b) L’action, sous la direction du plan, peut s’élever du premier acte au plan mondial, c) Le sentiment, sous la direction du goût, s’élève de la sensibilité diffuse à l’harmonie universelle.

À tous les étages, il y a relation entre les trois ordres. Et le progrès consiste en une élévation simultanée et équilibrée selon les trois directions. Ce problème de corrélation est double : 1° établir au maximum les corrélations dans les trois ordres, pensée, action, sentiment, chacun envisagé en eux-mêmes ; 2° établir au degré supérieur la corrélation entre les corrélations de ces trois ordres.

L’Universalisme est conçu comme un système qui embrasserait toutes choses. Universalisme pour la pensée (synthèse ou philosophie générale de la science), pour l’Activité (économie générale ou organisation), pour l’Émotion (coordination de la sensibilité et union des arts), pour l’Expression (système général pour traduire pensée, action et émotion en termes intelligibles ; pour en représenter, avec un maximum de maniabilité, toutes les parties et tous leurs ensembles).

Conception réelle ou voulue du monde, c’est au fond ce qu’a recherché la vieille sagesse des peuples et l’antique philosophie au cours de tous les siècles. Mais sagesse et philosophie ont été déchues de leur rang élevé parce qu’elles se sont éloignées des masses et qu’agissant en profondeur, elles n’ont pas embrassé le total des choses reconnues de plus en plus vastes, complexes et interdépendantes. L’universalisme, le mondialisme en s’y substituant entendent y succéder, ou plus exactement, avec des terminologies plus directement